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Du vent, de l'amour, des routes et toutes ces choses éreintantes.

25 Dec

Mais non, ce sont juste des cultures différentes!

Publié par Holden Dantes

Mais non, ce sont juste des cultures différentes!

Maintenant que l’émotion du retour est passé, que les souvenirs s’organisent dans ma mémoire, (les plus vifs devant! les passages de douanes au fond!), arrive l’heure des bilans pour soi et des petites confidences pour les autres.

Après avoir passé un an à témoigner de la beauté des paysages et des gens sur terre, à avoir rapporté des situations parfois gênantes avec humour pour ne surtout pas donner l’impression d’avoir passé un seul mauvais moment en 11 mois, il faut quand même que je dédie un article à la misère et la pauvreté du « Tiers monde » (oui, je te confirme que cet article va pas être drôle, si t’es pas d’humeur, je t’invite à passer au suivant).

Mais non, ce sont juste des cultures différentes!

Sans y être confronté en permanence non plus, la misère à quand même été un spectacle assez récurent tout au long de notre voyage. Et en tant que moi « Antoine », qui suis né et ai grandi dans un pays qui a tout, cette injustice généré par « la grande loterie des gamettes » est assez difficile à accepter…

Alors non bien sur, je ne rêve pas que demain toute la misère du monde fonce s’empiffrer chez McDo, s’endette sur 10 ans pour acheter une voiture, ou n’ai plus que comme unique préoccupation la suite de leur série préférée.

Nos sociétés riches ont sans aucun doute vrillées dans plus d’un domaine, la n’est pas le sujet.

Non, en revanche je rêve que demain chaque être humain ai la possibilité d’avoir un rêve et la liberté d’essayer de l’atteindre, de pouvoir choisir l’homme ou la femme avec qui il passera sa vie, de ne pas voir ses enfants mourir à cause d’une plaie infectée, d’une piqure de moustique ou d’un bout de viande avarié.

Les cercueils pour enfants c’est comme les brochettes de Zébu, cette année c’était la première fois pour moi.

Mais non, ce sont juste des cultures différentes!

Et qu’on ne vienne surtout pas me dire que c’est parce que j’ai un regard d’occidental avec des codes de valeurs différents. Cette idée, assez répandu chez les expats ou les voyageurs habitués au pays pauvres est une insupportable hypocrisie. Certainement du à un mécanisme de défense du cerveau pour contrer la sensation de malaise qui s’installe doucement mais surement lorsqu’on est confronté à la misère humaine trop régulièrement…

Parce qu’effectivement, c’est très gênant. C’est souvent même difficile à concevoir pour nous et nos esprits qui n’ont jamais eu faim, froid ou peur de s’endormir. Or, reconnaitre la détresse qui s’étale sous nos yeux implique souvent de devoir agir pour aider, parce qu’on est pas méchants, en vrai. Donner la pièce aux mendiants, soutenir une ONG, voire même consacrer sa vie à essayer de réduire cette détresse. Tout ça devient contraignant et implique de s’amputer d’une partie plus ou moins grande de notre confort et de nos richesses et ça, personne n’en à vraiment envie.

Alors notre cerveau nous invente un petit conte pour enfant pour apaiser nos états d’âme : « Regarde, ils sourient, c’est donc qu’ils ne sont pas si malheureux ; si ils sont si peu nombreux à fouiller dans les poubelles c’est que la plupart mange à sa faim ; regarde ce vieillard assis sur son rocher qui contemple la plaine, il est surement plus heureux que nos vieillards enfermés dans nos mouroirs » Et le tour est joué, on peut reprendre nos vies la ou on les avez laissées, rassuré sur cette question existentielle du partage équitable du bonheur : « Tout va bien finalement, c’est seulement nous qui ne sommes pas capables d’apprécier leurs bonheur à sa juste valeur puisque notre grille d’analyse est pervertie par notre système (à la dérive) basée sur l’accumulation infinie de biens. »

C’est un petit peu le même mécanisme qui va auto-convaincre les gens de ne plus donner d’argent dans le métro « parce que ça alimente les réseaux mafieux », de ne plus donner aux ONG « parce que de toute manière, ils détournent tout l’argent », ect, ect…

Mais non, ce sont juste des cultures différentes!

Donc pour conclure sur ce sujet misérable et si je veux faire preuve d’un tant soit peu d’honnêteté intellectuelle:

"Oui 4/5 des êtres humains sur terre souffrent plus que moi."

Est ce que je peux vivre en paix avec ça ou pas, c’est toute la question…

Mais non, ce sont juste des cultures différentes!
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